Histoire de mon diagnostic et de mon borderline

Comme vous avez pu le lire dans ma page d'accueil, j'ai été diagnostiqué trouble de la personnalité borderline il y a 1 an. J'ai mis du temps à voir un psychiatre car j'avais eu de mauvaises expériences avec des psychologues. Je me sentais plus mal qu'autres choses et souhaitait vivre plus souvent des moments joyeux. Malheureusement, le manque de suivi thérapeutique a bien failli me coûter la vie plus d'une fois. Quand la dépression s'installe et que personne n'explique la raison des réactions et des comportements "anormaux". pendant 5 ans, ça a été des période de up et de down successives sans que je sache pourquoi. 

Puis l'année dernière, alors que j'étais en grande dépression et au bord du suicide, j'ai décidé de voir un psychiatre qui m'a diagnostiqué mon trouble. J'ai ressenti autant un soulagement car j'ai eu une explication sur mes comportement mais également de la peur car je ne pensais pas que j'étais malade à ce point d'avoir un trouble. J'ai fait des recherches sur ce que c'était, je me suis abonnée à des influenceuses ayant le même trouble et j'ai pu mieux comprendre et mieux me connaître.

J'ai également commencé des séances d'Art-thérapie où je réalise un grand travail de fond et cela me permet de mieux comprendre mes réactions et d'essayer d'anticiper mes phases up et down. J'ai pu bien progresser. J'ai commencé un traitement d'anti-dépresseur et eu l'impression que ça allait mieux jusqu'à il y a 2 semaines et j'ai fait une grosse crise (j'expliquerais les crises dans un prochain articles). En me scarifiant, j'ai dû aller aux urgences et me faire hospitaliser. Un traitement bien plus fort et adéquat a commencer à être mis en place. En plus des anti-dépresseurs, j'ai un régulateur d'humeur et un anxiolytique. Les dosages ne sont pas encore parfait mais j'y travaille avec le médecin de la clinique dans laquelle je suis hospitalisée. 

J'ai enfin l'impression que les professionnels prennent au sérieux mon trouble. Car beaucoup d'entre eux ne le reconnaissent pas et pensent que je suis seulement une dépressive mais je ressens au fond de moi que c'est bien plus que cela. 

 

Le prochain article portera sur les crises que je peux réaliser lorsque je suis en phase down. 

Merci pour votre temps et j'espère que la lecture a été agréable malgré le sujet "important et grave". 

 

Olivia 

 

Les crises 

Les crises sont des manifestations de mon trouble. Elles peuvent être nombreuses ou quasi existantes en fonction de la période que je traverse. Elles ressemblent beaucoup à des crises de paniques et arrivent principalement quand je suis en phase down et de dépression. 

 

Il est assez compliqué de vous expliquer avec exactitude ce qu'il se passe car moi-même, je ne sais pas trop. Le déclencheur est une émotion trop forte à supporter. Effectivement, l'une des conséquences du trouble est de ressentir les émotions de manière disproportionnée. 

 

Je commence bien souvent par de la dévalorisation à cause de cette émotion. Je suis consciente que je n'ai pas besoin de me mettre dans un état pareil mais, je ne maîtrise rien.. cette prise de conscience alimente encore plus ma crise car je ne me sens plus maître de mon corps et de moi. Je commence à pleurer de plus en plus fort et de plus en plus longtemps. 

 

Ce qui me permet de me calmer, autre que le "si besoin" (médicament à prendre si j'en ai besoin) sont la douche chaude, la respiration et la contenance physique/psychique (plaid, couverture, manteau ou même peignoir doivent me couvrir pour me calmer). Pour la pointe d'humour, je vous mets une photo de mon style après crises (ca ressemble plus ou moins à cela).  

 

Pour le moment, mes plus grosses crises ont été gérées par mes proches. Mais la dernière en date a été trop difficile pour moi car j'étais seule chez-moi. Je n'ai pas réussi à me contenir et à me gérer. J'ai fait une bonne bêtise (scarification) et je suis partie aux urgences pour demander de l'aide. Heureusement que ma meilleure amie était présente pour me soutenir et m'accompagner. Depuis je suis hospitalisée (prochain article) en clinique. Je n'ai pas refait de grosses crises mais plutôt des petites crises d'angoisse. 

 

 

Une aidante devenant aidé

Parce que c'est pas toujours facile d'être éducateur, une petite sieste de temps en temps ça fait du bien! xD 

 

Le thème de mon article d'aujourd'hui est sur la profession que j'ai et le statut d'aidée par une clinique psychiatrique.

 

MON TRAVAIL / ËTRE AIDANTE

Au quotidien, je suis éducatrice spécialisée avec les personnes en situation de handicap. J'aime passionnément mon métier et j'y mets toute mon énergie (parfois un peu trop). Mon travail consiste à accompagner les personnes dans leur lieu d'habitation. Je les aide à gérer leur quotidien tout en leur apprenant à être le plus autonome possible. Des projets sont fait avec eux et sont réalisés pour les accompagner au mieux en fonction de leurs besoins. Je les aide également à gérer leurs angoisses et les périodes de décompensation avec l'aide d'une équipe pluridisciplinaire (médecins, psychiatre, psychologue, infirmiers…). J'ai déjà eu des coups de mou au travail, mais généralement, c'est un des moments où je vais bien, car mon esprit est bien occupé. Par contre l'une de mes difficultés est la relation sociale avec les collègues de travail. J'ai de grandes difficultés avec les relations humaines et cela peut me porter préjudice dans mon travail avec mes collègues. Je suis hypersensible également donc ça ne facilite pas les relations. Mais je parlerais des relations sociales dans un autre article. L'important, ici, est que j'ai quasiment toujours été dans la posture de l'aidant envers les autres. Aujourd'hui, je n'y suis plus du tout.

 

HOSPITALISATION / ETRE AIDE

 

Comme vous l'avez déjà lu, aujourd'hui, je suis hospitalisé en clinique psychiatrique. Et dans ce genre d'établissement, il n'y a pas grand-chose à faire malgré les activités proposées en semaine. J'ai donc bien le temps de réfléchir et d'analyser la situation. Et je me suis beaucoup remise en question sur le fait d'être aidé. Je me suis posé la question: "comment je peux aider les autres alors que moi-même, j'ai besoin d'aide? Et en même temps je ne me vois pas faire un autre métier, car il a le pouvoir de m'animer et de me rendre heureuse. Pour le moment, je n'ai pas fait de crises au travail, mais j'ai peur qu'un jour cela m'arrive et que personne ne puisse m'aider et que le regard de mes collègues envers moi change. C'est également pour cela que je suis plus que motivée pour chercher le bon dosage qui me permettra de diminuer voire supprimer mes crises. 

 

L'ACCEPTATION

 

Aujourd'hui, je n'ai toujours pas accepté totalement ce changement et ce statut. Mais ce qui m'aide beaucoup est des parler avec d'autres personnes étant dans le même cas que moi. J'ai rencontré un infirmier bipolaire hospitalisé avec moi. On a ou bien discuter et cela m'a fait beaucoup de bien. Nous avons conclu notre conversation sur le fait que je pourrais d'autant mieux accompagner les personnes de mon service, car je sais ce qu'il ressente et je saurais comment réagir face à leur difficulté puisque je l'ai également vécu.

 

 

En conclusion, je continue à travailler sur l'acceptation de ma situation et j'en ressortirai plus forte, car j'ai la motivation de vouloir aider au mieux les résidents que j'accompagne grâce à mon expérience.

 

Cohabiter avec mon trouble 

Il est très important pour moi de faire la différenciation entre mon trouble et moi. Effectivement, j'ai un trouble de la personnalité borderline, mais je ne suis pas le trouble. De cette vision des choses, en découle une philosophie de cohabitation avec ce corps étranger qui est en moi. Et franchement, ce n'est pas le plus cool des colocataires. Je ne sais jamais quand il apparaît, il est invisible aux yeux des autres et très mal reconnu par les spécialistes. Tout cela engendre une méconnaissance de la maladie. De plus, il est difficile de mettre des mots sur ce qu'on ressent car nous-même parfois, nous ne savons pas ce que nous ressentons à cause de l'intensité. 

 

Au quotidien, cela est déstabilisant et très fatigant pour nous et notre entourage, car nous pouvons autant être en phase d'euphorie qu'en phase de dépression et/ou de vide. Et bien souvent, le transfert se fait d'un coup. Nos émotions sont trop fortes et donc nous demande beaucoup d'efforts pour les contenir et il n'est pas rare que nous n'y arrivons pas, car c'est trop intense. 

 

Pour vous illustrer un petit peu, je peux vous décrire ma matinée d'aujourd'hui.
Je me réveille en pleine forme, car pour une fois, je dors bien (le sujet des nuits et des cauchemars seront bientôt mis en ligne.). Tous les matins, je vais au sport avec de la motivation. J'arrive sur place, extrêmement heureuse et je commence ma séance. ET d'un coup, je ne trouve plus de motivation et trouve insatisfaisant mon travail. Je m'arrête donc, mais je vais encore plus ou moins bien. Je poursuis ma matinée avec une activité de relaxation assise. ET là le drame !!!
Un sentiment de vide énorme qui m'a submergé. Beaucoup se sentent bien quand ils sont vidés. Pour moi, la sensation est tellement forte qu'il est comparable au néant. Je ne ressentais plus rien mon corps et mon esprit était vide. Je pense que la peur m'a envahi et la crise a commencé. Beaucoup de pleurs, car je pense que j'avais besoin de sentir que j'étais présente. De plus, cette sensation de vide est arrivée de suite après une phase d'euphorie. Il n'y a pas eu d'échelle. C'était comme un saut dans le vide (littéralement parlant). J'ai donc quitté l'activité et mon amie Tad (qui a le même trouble que moi) est venue à ma rescousse quand je lui ai demandé. On a essayé de faire sortir les émotions par le chant et ça m'a fait du bien. Une fois rentrée dans mon service, la psychomotricienne de la clinique a pris un temps avec moi pour trouver des solutions afin que j'aille mieux. On a bougé dans tous les sens afin de réveiller en moi des sensations. Elle m'a également fait écouter mon cœur avec un stéthoscope. C'était un moment très émouvant. Je l'ai écouté longuement et c'était comme si les battements voulaient me dire : "ne t'inquiète pas, je suis là, ton cœur ne t'abandonnera pas". Et ça m'a rempli d'espoir. 


Heureusement que je suis entourée de gens bienveillant et des personnes qui peuvent me comprendre. Ou d'autres encore, m'aide à trouver des outils pour chercher mes propres ressources au fond de moi.

J'espère que ces explications ont été suffisamment claires, mais voici ce que je vis quotidiennement : des sauts dans le vide.  

Solitaire et incomprise

 

Cet article est plus lourd à écrire pour moi. J'écris en toute transparence avec vous et parfois, les journées sont difficiles.

 

Une de mes caractéristiques est le sentiment de solitude et de vide constant malgré les émotions vécu trop forte. Pour tout vous dire, je me sens seule, incomprise et délaissée. J'ai l'impression d'être seule face au monde et surtout face à moi. Malgré un entourage très présent et bienveillant, ils ne peuvent pas me comprendre. Ils pensent avoir la solution ou ont peur pour moi, mais finalement ma santé mentale, il n'y a que moi qui la vit et même tous les mots de la terre ne pourront décrire exactement ce que je ressens.

 

Je trouve que certaines phrases devraient être interdites:

 

- Ne te mets pas dans cet état-là, ça ne sert à rien.

- Il ne faut pas que ton traitement soit sur du long terme.

- Ne pleure pas, ça va aller mieux.

 

Toutes ces phrases sont les très bienveillantes, mais il faut comprendre une chose : JE N'Y SUIS POUR RIEN SI JE RÉAGIS COMME CELA. Si ça ne tenait qu'à moi, je n'aurais ni de traitement, ni de débordement émotionnel. Malheureusement, ce n'est pas le cas. J'ai un trouble qui est bien réel, et même si pour certains, il est invisible, pour moi, il est présent dans mon quotidien. Je mets toute mon énergie à cacher mes émotions, à essayer de les gérer et à vivre avec jusqu'à ce que ça explose.

 

 

Je ne dis pas qu'il faut vivre à travers du trouble, mais je dois vivre avec. Et ça, c'est très difficile et me demande énormément d'énergie.

 

 

Vous l'aurez compris, ce soir, je vous écris avec le cœur lourd de vide, mais c'est aussi ça la maladie. 

Une mer aussi calme qu'agité

 

Hier j'étais en sortit avec mon chéri et nous sommes allées nous balader au bord de la mer et avons écouter le bruit de la mer. Puis il me fait remarquer que mon trouble et moi sommes comme la mer. Nous pouvons être aussi calme qu'agité. Et ce qui fait notre état est le temps, c'est-à-dire la situation. j'ai trouvé cette métaphore très intéressante et juste. Ça m'a d'ailleurs rassuré sur le fait qu'il comprend ce qu'engendre mon trouble. Je pense qu'avec ma meilleure amie, il est le seul de mon entourage à supporter aussi violemment mon trouble. Comme nous habitons ensemble, il est plus difficile pour moi de cacher à longueur de temps mes émotions. Il a vécu de grosses crises comme des plus simples, mais a toujours été présent et bienveillant avec moi. Tout ça pour dire que pour mieux comprendre mon trouble, il suffit de penser à la mer. Il y a des jours calmes et d'autres agités et finalement, on ne sait jamais vraiment quand ça va arriver.
Pour encore mieux comprendre ce que je vis, je peux ire que c'est si mon corps était enfermé dans ma tête et je m'y enfermait toute seule.

Aujourd'hui, je travaille sur moi afin d'essayer de prévenir les crises et traiter la crise dès les premiers signes. Je n'y arrive pas encore, mais je garde espoir et je continue à faire des efforts. 

Je ne suis pas mon trouble

 

Aujourd'hui, je parlerai de comment j'ai accepté mon trouble.

Tout à bord, il faut savoir que je suis en cours d'acceptation. Mais je suis bien avancé dans le processus.

Comme déjà dit, j'ai eu mon diagnostic il y a peu de temps. Et lorsque je l'ai appris, j'ai été partagé par deux sentiments. La peur, car maintenant, cela devenait réel et le soulagement, car je savais enfin ce qui n'allait pas bien chez moi.

Au début, j'ai fait beaucoup de recherche sur le sujet et je me suis également abonnée à des influenceurs ayant le même trouble que moi. Ça m'a permis de mieux me comprendre surtout au niveau de mon comportement. J'ai également compris que si j'ai ce trouble, c'est à cause de toute une vie de souffrance et de maltraitance. 

De plus, grâce à ce diagnostic, j'ai réussi à accepter le mot maltraitance et surtout, j'ai pris conscience de cette triste réalité. 

Tout en faisant mes recherches, j'ai remarqué que je ne vivais qu'à travers le trouble. Toutes les excuses étaient sur le borderline. Puis avec mon art thérapeute, je travaille pour ne pas me focaliser sur ce dernier et qu'il ne prenne pas toute la place dans ma vie. Je me dis donc que "je ne suis pas mon trouble, mais il est avec moi".

Ainsi, j'apprends à l'accepter comme s'il était un compagnon de bord. Il disparaîtra un jour ou pas. Mais en tout cas, il n'est pas moi. 

Les relations avec les autres

 

 

Le thème d'aujourd'hui est particulièrement complexe à expliquer. Car pour ma part, je suis une contradiction a moi seule. Je peux autant être la fille la plus sociale et joyeuse, que la personne la plus timide et qui va se cacher pour ne pas attirer l'attention. Je peux autant être l'ami qu'on rêve d'avoir ou l'inverse.

Pour structurer l'article, je vais l'écrire sous forme de point.

Avec les inconnus : je peux facilement être sociable surtout si c'est en soirée. Je ne vais pas toujours faire le premier pas pour les aborder, mais je ne suis pas toujours fermée. Par contre, au cours de la soirée ou du moment de partage avec eux, je peux rentrer en down et là, je vais m'effacer tranquillement. Lorsque je fais ça, dans un sens, je cherche leur attention et quand cela ne marche pas, je me dénigre, car je me dis que je ne suis pas suffisamment importante pour être remarqué quand je ne fais rien. Puis je peux partir sans rien dire à personne tout en me dévalorisant. Enfin, je ne donne pas ma confiance facilement. Je me méfie de tout de peur d'être rejetée.

Avec les amis : je suis très jalouse et possessive par peur qu'ils me laissent pour une personne de mieux. Je fais donc la gueule et je boude comme une enfant de 5 ans. J'ai une peur qu'ils ne trouvent que moi. Mais sinon je peux donner tout pour eux, je suis quelqu'un qui est prête à tout faire eux si ça ne va pas. Par contre, j'ai tendance à m'isoler quand je ne vais pas bien et à ne pas demander de l'aide de peur de déranger. Je me dis également qu'à force de n'aller pas bien, ils en auront marre de moi et ils partiront dans tous les cas.

Mon copain : je crois que c'est lui qui voit le plus l'envers du décor. Il gère mes crises et mes sauts d'humeur et mon hypersensibilité. Ce n'est pas vraiment pas facile pour lui, mais il reste là. Pour ma part, je suis très jalouse et possessive, comme avec mes amis, car j'ai peur qu'il me quitte afin de retourner à sa vie d'avant sans moi. J'ai donc peur quand il va voir d'anciens amis ou chez lui seul. C'est très compliqué et cela engendre des tensions, car j'ai beaucoup de mal à communiquer sur ce que je ressens car moi-même, je ne sais pas toujours ce que je ressens tellement le sentiment est intense. Il a énormément de patience.

Avec toutes ces personnes, je peux avoir un comportement destructif. Il est question d'un comportement qui a le but de mettre à bout la personne pour qu'elle me quitte (m'abandonne). Je reproduis le schéma que j'ai vécu et qui a causé mon trouble.
Et en même temps, j'ai une dépendance affective à eux qui est si forte et qui se traduit par la jalousie et la possessivité.

Tous ces comportements et situations peuvent être source de crise borderline.

En bref, les relations humaines ne sont pas simples pour moi et notamment à cause de mon hypersensibilité. 

L'anorexie

J'étais anorexique. Aujourd'hui, je vais mieux, mais j'ai encore des comportements qui tendent à mes mauvaises habitudes. Je fais attention à ne pas trop manger, j'ai envie de tout le temps maigrir et je veux me peser tout le temps pour regarder l'évolution de mon poids. Ce matin, comme tous les jeudis, il y a la pesée. J'ai peur et j'espère n'avoir pas pris de poids. Il faudrait que j'ai quelque chose pour mesurer mon tour de taille et voir si j'ai minci. Je vais essayer de ne pas m'angoisser si j'ai pris du poids. Normalement, ça devrait aller, car je vais au sport tous les jours.

 

L'anorexie est un trouble du comportement alimentaire consistant à ne pas manger assez voire se faire vomir pour rester maigre. Il est possible de l'être à cause d'un choc émotionnel ou par obsession de son poids. Il y a 5 ans, je faisais 50 kg. Mon anorexie est  à un choc émotionnel. Je ne mangeais plus et ne dormais plus. C'est pour cela que j'ai perdu beaucoup de kilos. Ce trouble est apparu en même temps que celui de la personnalité borderline ce qui n'est pas étonnant, car les deux vont souvent de pair.

Lorsqu'il était l'heure des repas, j'angoissais et encore plus quand c'était en compagnie. Je m'isolais pour montrer à personne mon mal-être. Mes amis essayaient de me faire manger un peu, mais quand j'allais au-delà de mes limites, je vomissais comme si mon corps rejetait la nourriture. Cela a duré au moins 1 an et demi si ce n'est pas 2 ans.

Puis un jour, je me suis vu en photo avec un maillot de bain. J'ai eu un déclic en voyant ma peau si fine et mes os ressortir. Depuis, j'ai repris des kilos, mais je garde quelques comportements anorexiques : ne pas manger quand je suis tressée, angoissée ou à cause d'une contrariété. En recommençant à manger, j'ai pris du poids très rapidement et je n'aimais plus mon corps à cause des vergetures et de l'évolution rapide de mon corps. Cela m'encourage à ne pas manger pour perdre du poids. Tous ces comportements engendrent une instabilité au niveau du poids et des tailles de vêtements. J'ai donc, dans ma penderie, des vêtements qui vont du XS au L.

 

Même si aujourd'hui, je vais mieux, j'ai encore des comportements du trouble. Pour éviter d'alimenter ses comportements et que ça devienne obsessionnel, la balance est interdite à la maison. Ce n'est pas toujours facile, mais ça fait aussi partie de mon vécu. 

Les traumatismes

Étant borderline, j'ai forcément vécu des traumatismes quand j'étais plus petite. Je ne vais pas vous conter mes traumas pour deux raisons :

- l'objectif du blog est d'aller de l'avant et se concentrer ce qui m'aide et non ce qui me provoque les crises.

- c'est tout simplement ma vie privé

 

Cependant, je vais vous parler de comment ils se manifestent et comment je fais pour aller mieux.

Pour ma part, j'ai plusieurs traumatismes que j'ai eus pendant toute ma vie. Aujourd'hui, je ne suis plus dans cet environnement traumatique. Malgré tout, ils reviennent me faire des coucous la nuit dans mon sommeil à travers les cauchemars et certaines situations dont le contexte se rapproche d'un moment traumatisant pour moi.

 

Les cauchemars : depuis 6 ans, je fais toujours les mêmes cauchemars qui consistent à revivre des traumatismes de mon passé et à ne pas réussir à m'en détacher. A cause de ceux-ci, je peux avoir une crise d'angoisse dans mon sommeil. Lorsque la crise se fait dans mon sommeil, je n'ai conscience de rien, jusqu'à mon réveil. Je transpire, pleure voire, convulse et hyper ventile. Je ne me souviens que de mes cauchemars et jamais de mes rêves. Avec mon art thérapeute, on essaye de comprendre ce que mon inconscient veut me dire à travers ces cauchemars, mais ce n'est vraiment pas évident. Malheureusement, il n'existe pas de traitements contre les cauchemars, mais plusieurs méthodes sont possibles (efficacité à déterminer) : attrape-rêves, huiles essentielles, la méditation, les tisanes aux plantes relaxantes, la lithothérapie

 

Les situations : j'ai vécu différentes situations traumatisantes quand j'étais plus jeune. Aujourd'hui, ces scènes se manifestent également par des moments de vie qui vont me les rappeler. Par exemple, hier, je suis allée dans le famille d'une amie le contexte était tranquille mais la scène du repas de famille était trop difficile pour moi et j'ai commencé à faire une crises d'angoisses. Cela peut être aussi à travers des visages et des personnes que je ne connais pas, mais qui ressemble à un de mes bourreaux.

 

Il existe des périodes où les traumas ressortent bien plus facilement que d'autres. Les dates d'anniversaire, les vacances, Noël, etc.

 

Aujourd'hui, j'essaye de travailler dessus avec mon psychiatre et mon art thérapeute pour que mes traumas soient moins compliqués à vivre. 

Les crises d'angoisse

Le dernier article étant sur les traumatismes, j'ai trouvé pertinent de parler de crises d'angoisse.

 

La crise d'angoisse peut aussi s'appeler crise de panique. C'est un état de peur soudaine qui est délimité dans le temps. En général, elle peut durer entre 20 et 30 minutes mais parfois plus.

 

Chacun réagit différemment et cela peut se manifester de plusieurs façon selon les personnes. Pour ma part, la plupart du temps, elle consiste à m'oppresser la poitrine, avoir du mal à respirer, à pleurer, trembler et me donne très chaud.

 

Elle arrive lors de situation particulière. En général, c'est lorsque la situation se réfère à un de mes traumatismes ou quand je suis dans une situation inconfortable. Elle réagit aussi à mes phobies comme le vide, l'abandon ou encore le trop plein.

Il peut également y en avoir plusieurs dans la même journée.

 

Depuis que je suis sortie de la clinique, il est rare que je ne fasse pas de crise. 

 

 

 

Exemples de crise d'angoisse :

 

La situation : je suis invitée à un repas de famille. Même si cette famille n'est pas la mienne, elle va me renvoyer aux repas dont j'étais obligée d'assiste Repas où mes parents m'harcelaient psychologiquement sur la manière dont je devais être ainsi qu'à quel point je ne pourrais jamais être une personne correct sans eux. J'ai pu entendre des phrases comme : "dans moins d'un an, on te retrouve à faire les trottoirs" ou encore "si tu fais cela, je n'ai plus 3 enfants mais seulement 2".

 

Mon cerveau assimile donc le repas à ces expériences et commence à paniquer car il sait qu'il va souffrir. Je commence alors à avoir chaud et à trembler. Je n'ai pas beaucoup de force donc je m'assoie quelque part si je suis debout. j'ai de plus en plus de mal à respirer et continue à paniquer. Puis les pleurs arrivent. Ils peuvent être très bruyants ou silencieux en fonction de l'intensité de la crise. Il m'arrive même parfois de vouloir vomir.

Parfois, cela engendre de la dévalorisation car je sais qu'au fond que je suis en sécurité et que ça ne va pas se passer comme avec mes parents mais je ne contrôle pas. Cela me rend encore plus triste voire en colère et ça alimente la crise.

Au minimum, mes crises durent une dizaine de minutes et au maximum, plus d'une heure.

 

Après la crise, je suis épuisée et ai besoin de dormir et de me reposer car toute mon énergie est passée dans ma crise.

En fonction, d'où je me trouve c'est plus ou moins embêtant pour moi. Car si je suis chez moi, ça ne me dérange pas mais si je suis dans un endroit public ou avec d'autres personnes, cela me met très mal à l'aise.

 

Demain, je publierai un article sur comment faire face à la crise d'angoisse en expliquant les techniques que j'utilise pour me calmer.

L'hypersensibilité

Je trouve que ce terme est un peu employé à tout-va, un peu comme le terme hyperactif. Si on pleure trop, c'est parce que tu es hypersensible.

Chacun à son taux de sensibilité qui est plus ou moins élevé, mais le terme d'hypersensible est un terme médical que l'on ne peut pas employer tout le temps.

 

Pour commencer, un petit rappel de définition.

Selon Larousse, c'est : " qui réagit avec une extrême sensibilité".

C’est-à-dire que les personnes qui le sont, vivent les choses qui l'entourent avec une sensibilité démultipliée à la normale. De plus, le mot sensibilité vient du mot "sens" et nous en avons tous 5. Cela signifie que l'hypersensibilité ne fait pas seulement pleurer beaucoup, mais atteint nos sens comme par exemple le bruit ou le tactile.

 

Pour ma part, mon trouble borderline fait de moi une personne hypersensible puisque le ressenti de mes émotions est démultiplié. De plus, je suis très sensible aux bruits (feux d'artifices, ballon qui explose, craie qui grince…), aux touchés (je n'aime pas quand on me fait des câlins saufs pour certaines personnes avec qui j'arrive à gérer comme mon copain et ma meilleure amie.), à l'odorat (il y a des odeurs en particuliers qui vont me donner la nausée et qui seront insupportables pour moi comme la banane ou le vin rouge.) et le goût (je suis très sensible à ce qui est pimenté c'est-à-dire que même le poivre est trop pimenté pour moi et je ne pourrais pas manger le plat contenant du poivre.).

C'est très difficile à vivre au quotidien et d'avoir des relations sociales avec d'autres personnes qui ne connaissent pas ou qui ne comprennent pas. On se sent incompris ou alors trop faible par rapport aux autres. C'est frustrant de ne pas pouvoir agir autrement alors que la raison est minime pour d'autres. Pour moi, j'ai du mal à accepter cette partie de mon trouble. De plus, les commentaires comme : "ne te mets pas dans cet état-là, ça ne sert à rien" n'aide pas du tout à se sentir mieux, car il est impossible de réagir autrement.

 

Au début de l'article, j'ai dénoncé l'abus d'utilisation de ce terme, mais à contrario, il y a plein de personnes qui le sont, mais qui ne le savent pas et se demande qu'est ce qui leur arrive. Et pour avoir vécu cette situation avant d'avoir été diagnostiquée, c'est un enfer de ne pas savoir pourquoi il est impossible de réagir autrement alors que nous savons très bien qu'il n'a pas lieu d'être. 

La dépression

Je pense avoir commencé à être réellement en dépression sévère à 17 ans quand tout mon monde a basculé. Suite à un choc émotionnel et de pénibles périodes de maltraitance, je suis rentrée en dépression sans vraiment le savoir. Je me doutais qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas et que malgré les efforts que je faisais rien n'y faisait.

 

Cette maladie qui s'agrippe à soi comme une sensu, est un réel fardeau à porter au quotidien et nous bouffe petit à petit un peu plus de l'intérieur. De plus, une fois guérit, elle peut revenir aussi facilement que la première fois.

 

Pour ma part, la dépression est également une conséquence de mon borderline. Pour tout dire, des fois, je ne m'en rends même plus compte que je suis dans une phase dépressive. Oui, car avec le borderline, ça se met sous forme de phases.

 

 

Cela se traduit de différentes façons en fonction des personnes.

En ce qui me concerne les symptômes, ils sont :

- Arrêt de mes rituels

- Arrêt de faire des efforts pour aller bien

- Besoin de dormir toute la journée

- Le moral à O

- Critique envers soi-même

- Tristesse profonde

- Volonté que tout s'arrête par n'importe quel moyen

- Aucune énergie

- Se laisser aller

 

De plus, il y a différents niveaux de dépression et bien souvent, je tombe de plus en plus profondément avant de me reprendre en main ce qui est dix fois plus difficile que si je l'avais fait avant de toucher le fond. C'est aussi un travail que j'essaye de réaliser afin que je souffre le moins possible.

 

Je ne saurais pas vraiment vous expliquer ce que je ressens pendant ces phases, mais je m'y sens vide de sens sans aucune motivation et envie de faire quoi que ce soit. C'est une fatigue permanente à rien faire ou à dormir.

 

Ce qui m'en sort, est la thérapie avec mon art thérapeute ou bien un déclic que je ne pourrais pas expliquer. Mais je sais très bien que je fonctionne sous des phases et que quand celle-ci disparaît, elle reviendra toujours. Ce qui parfois m'empêche d'aller mieux. 

La culpabilité

La culpabilité est un sentiment que je ressens tout le temps et qui m'épuise de plus en plus.

 

En ce moment, j'ai plusieurs raisons à ma culpabilité.

 

Mon trouble : je culpabilise de me sentir aussi faible. D'être malade et d'en être arrivé là. Je suis encore en clinique pour une seconde fois et je ne me sens pas de vivre en dehors du service. Et de ce fait, je me sens faible et impuissante face à mon trouble. Aujourd'hui, c'est lui qui me contrôle et non l'inverse. Or, j'aimerais que ça ne soit plus le cas. Je fais supporter mes humeurs et mes crises à mon entourage qui n'ont rien demandé et je m'en veux, car je suis consciente de mes faits et de la difficultés que c'est pour eux de m'avoir dans leur vie.

 

Mon amie : j'ai une amie qui se sent mal aujourd'hui, en partie à cause de moi. Elle s'oublie pour s'occuper des autres et ces derniers temps, elle s'est beaucoup occupée de moi avec mon hospitalisation. Je n'ai pas su voir qu'elle n'était pas bien. Je suis restée centrer sur moi comme une égoïste qui ne regarde pas au-dessus du bout de son nez. Et aujourd'hui, elle est dans une phase très compliquée.

 

Le travail : je culpabilise du fait d'avoir un arrêt de travail long durée. J'ai l'impression de les laisser dans les problèmes et de ne pas être présente pour les aider. J'ai également peur de leur regard face à cette longue absence. Je ne veux pas que le regard des collègues et de ma cheffe change, car j'ai été longtemps absente. J'espère pouvoir reprendre le travail en septembre.

 

 

Qu'est-ce que je peux faire pour déculpabiliser?

Je pense qu'il faut prendre du recul sur les situations et me dire que tout ne dépend pas de moi et que parfois, je ne peux pas être parfaite. Chaque personne a sa propre responsabilité dans les faits. Il y a certaines choses qui ne m'appartiennent pas. C'est également aux autres de fixer leur propre limite pour éviter des situations comme celles expliquées ci-dessus. Il faut également que je pense à moi et à me soigner avant de m'occuper des autres. Puis je ne peux pas avoir le contrôle sur tout donc c'est à moi de le lâcher.

 

Écrire me fait du bien pour prendre le recul nécessaire. Cela me permet de décharger mes émotions notamment par rapport à la culpabilité qui me bouffe de l'intérieur. C'est vraiment difficile de vivre avec. Même si je sais que les raisons de mes sentiments sont fausses, je ne peux pas faire autrement. C'est un combat contre moi-même qui me fatigue et qui m'épuise tous les jours. 

Mes phobies 

À cause de mon passé et de mes traumatismes, je me retrouve aujourd'hui avec des phobies psychiques qui me pourrissent la vie. J'en ai principalement 3 phobies sur lesquelles j'essaye de travailler.

Au fur et à mesure de mes articles, vous en avez sûrement deviné une ou deux.

 

La phobie de l'abandon : c'est la plus grande phobie que j'ai actuellement. Du fait d'avoir été abandonné par ma famille, aujourd'hui, j'ai peur que tous les gens qui m'entourent me quitte et m'abandonne. J'ai peur qu'ils me remplacent pour mieux et donc je deviens très jalouse et possessive (ce thème reviendra dans un autre article.). Les psychiatres ont beau me dire que personne d'autres peut m'abandonner à part mes parents (car ce terme s'applique seulement aux parents), cela ne change en rien. Je suis tout le temps sur mes gardes, j'essaye de faire tout pour être parfaite et qu'il n'y ait pas de raison de partir et je n'ai pas confiance en moi.

 

Depuis longtemps, je me dis que puisque mes parents n'ont pas su m'aimer alors que je suis leur propre fille, je ne dois pas mériter l'amour d'une personne. Je continue à me dévaloriser sans cesse et ne comprends pas pourquoi mes amis et mon copain restent près de moi. Je me dis que si ce n'est pas maintenant, un jour, ils finiront par me quitter comme ce que ma famille m'a fait et m'a fait croire. C'est un sujet très personnel que j'ose dévoiler, mais qui est encore très difficile pour moi de vivre. Ça l'est aussi pour mes propres qui doivent me rassurer sans arrêt sur l'amour qu'ils me portent.

 

La phobie du vide : je ne sais pas d'où vient cette phobie, mais j'ai peur du vide. De par mon trouble, j'ai une sensation de vide constante. Et quand je ressens ce vide plus fort que d'habitude, je ne ressens plus rien et je rentre en crise. Le vide me fait peur, car j'ai l'impression de ne plus être personne et ne plus ressentir quoi que ce soit. Je suis comme composée de rien. Le rien est en parallèle lien avec le néant et la mort. Quand je ressens cela, c'est comme si je mourais à petit feu. C'est très difficile de réussir à expliquer exactement ce qu'il se passe dans ces moments-là. En-tout-cas, là où certains recherche le vide intérieur pour se reposer, moi, je le fuis comme la peste, car il me fait entrer dans une sphère de néant et de rien qui est insoutenable.

 

La phobie du trop-plein : comme je suis borderline et que les contraires s'attirent dans ce trouble, j'ai peur du contraire du vide, c’est-à-dire le plein. Je vis les émotions de manière démultipliée et quand la jauge des émotions est pleine, je rentre en crise et explose de toutes ces émotions que j'ai gardé en moi ou que je ressens trop fort sur le moment. Dans ces moments-là, je ne suis plus maître de mon corps et de mon esprit et une souffrance psychique énorme arrive. C'est un peu comme un feu d'artifice dans ma tête et mon corps, mais sans la sensation agréable du spectacle. À l'intérieur de moi, tout explose et je ne peux pas me maîtriser, je subis.

 

Avec mon art-thérapeute, il y a un travail de fond qui se fait sur ces phobies afin d'essayer de les affronter et/ou de les diminuer. Mais c'est comme tout le reste, c'est un combat contre moi-même dont j'ai l'impression qu'il ne s'arrêtera jamais. Mon corps est en souffrance et mon esprit aussi et je ne peux rien faire pour y changer seule. Je prends du coup un traitement qui me permet de réguler tout ça, mais ces sentiments sont quand même ancrés en moi comme s'ils ne partiront jamais. 

Paradoxes

Mes sentiments et moi-même sommes un paradoxe. C'est la base de mon fonctionnement borderline. J'ai tout ou rien et parfois en même temps. C'est très déstabilisant, car il est du coup difficile de mettre des mots sur ce que je ressens tellement tout est mélangé et puissant.

j'ai plusieurs exemples de paradoxe à donner.

 

Le premier que j'ai déjà expliqué est ma phobie du vide et du plein. C'est-à-dire que le rien me fait peur, mais le plein aussi. Il me faut trouver un équilibre entre les deux qui m'apaise, mais bien évidemment avec le trouble et sans traitement, c'est quasiment impossible. Je ne sais pas vraiment sur quel pied danser et quand les deux arrivent en même temps, je n'ai plus le contrôle de moi et je suis partagée en deux pour gérer les deux phobies en même temps. La crise est d'autant plus intense dans ces cas-là.

 

Quand je fais une crise, j'ai un sentiment constant de vide et en même temps des émotions qui explosent. Je n'arrive pas à expliquer comment cela est possible, mais c'est l'une des sensations des plus désagréables. Je n'arrive pas à faire face à ce genre de situation donc je subis.

 

Être entouré de plein de monde me fait sentir seule car je n'arrive pas à m'intégrer dans le groupe. Il y a du monde autour de moi, mais je reste seule avec moi-même comme si j'étais dans une bulle a part.

 

J'ai peur du vide, mais quand je ne vais pas bien, j'ai l'habitude de m'isoler pour me conforter dans ce mal-être et je veux rester seule alors que je n'en ai pas envie voire, j'en ai peur.

 

J'ai peur qu'on m'abandonne, mais j'ai des comportements destructifs qui font éloigner les personnes que j'aime. Parfois, je les abandonne avant qu'ils ne m'abandonnent alors que je n'en ai aucune envie, mais je n'arrive pas à faire autrement.

 

On me dit d'arrêter de penser qu'à moi et de penser aux gens qui m'entourent, et même temps, il faut que je pense à moi pour que j'aille mieux et être un peu plus égoïste. Suite à cela, je ne sais pas comment réagir, je suis complètement perdu.

 

Tous ces exemples sont très frustrants et dérangeants à vivre quotidiennement. Mais j'espère qu'avec le traitement qu'on me donne, ça ira mieux avec le temps.

Le vide 

Une des particularités de mon trouble est la sensation de vide constante. Mais parfois cette sensation est plus forte que d'habitude et cela entraîne une crise où je pleure et je ne ressens rien où j'ai peur de ce nom ressentiment. Tout cela est bien paradoxal d'avoir peur, car on ne ressent rien. Mais voilà toute la complexité de mon trouble.

Je vais vous donner un exemple de ce qu'il s'est passé il y a quelques semaine lors de ma première hospitalisation.

 

J'ai fait une séance de relaxation. Je me suis permis de relâcher tout mon corps et de me détendre au maximum. Le problème ? Ce sentiment de vide énorme qui m'a submergé. Beaucoup se sentent bien quand ils sont vidés. Pour moi, la sensation est tellement forte qu'il est comparable au néant. Je ne ressentais plus rien mon corps et mon esprit était vide. Je pense que la peur m'a envahi et la crise a commencé. Beaucoup de pleurs, car je pense que j'avais besoin de sentir que j'étais vivante. De plus, cette sensation de vide est arrivée de suite après une phase d'euphorie. Il n'y a pas eu d'échelle. C'était comme un saut dans le vide (littéralement parlant). J'ai donc quitté l'activité et mon amie Tad (qui a le même trouble que moi) est venue à ma rescousse quand je lui ai demandé. On a essayé de faire sortir les émotions par le chant et ça m'a fait du bien. Une fois rentrée dans mon service, la psychomotricienne de la clinique a pris un temps avec moi pour trouver des solutions afin que j'aille mieux. On a bougé dans tous les sens afin de réveiller en moi des sensations. Elle m'a également fait écouter mon cœur avec un stéthoscope. C'était un moment très émouvant. Je l'ai écouté longuement et c'était comme si les battements voulaient me dire : ne t'inquiète pas, je suis là, ton cœur ne t'abandonnera pas. Et ça m'a rempli d'espoir. 

La jalousie et la possessivité

Aujourd'hui, je vais parler d'un sujet qui ne me mets pas en valeur. Deux de mes défauts qui sont liés l'un à l'autre est la possessivité et la jalousie.

 

Je suis de nature jalouse, mais à cause de mon trauma et ma peur de l'abandon, ces défauts sont quintuplés. Je ne supporte pas que mes amis ou mon copain voient, ou parle d'une autre personne en positif. Je sais que ce n'est pas une attitude saine. Par ce comportement, j'ai tout simplement peur qu'ils veuillent me remplacer avec une autre personne mieux que moi. Cela évoque parfaitement mon manque de confiance en moi. J'ai toujours peur que les personnes qu'ils rencontrent soient mieux que moi et que finalement, ils se disent que je ne suis pas si bien que cela, et que l'autre personne est mieux et peut me remplacer si facilement. Cela se produit principalement avec ma meilleure amie et avec mon copain. J'ai peu de perdre ma place auprès d'eux alors que j'ai ma place et que ce n'est pas parce qu'ils rencontrent de nouvelles personnes ou qu'ils revoient d'anciens amis sans moi ou avec moi que cela change quelque chose. Je suis consciente de ce fait, mais il est plus difficile de l'appliquer dans la vie de tous les jours. Mon trouble, dû à la phobie de l'abandon, est clairement le fond du problème de cette problématique.

Aujourd'hui, j'en suis consciente et j'essaye de faire des efforts sur moi-même, mais cela me demande beaucoup d'énergie. De plus, ce n'est pas agréable pour mon entourage et je ne veux pas que finalement, ils partent à cause de ce comportement destructeur. Le plus frustrant pour moi, c'est que je n'arrive pas à faire autrement. Et c'est une vrai problématique sur lequel je fais de mon mieux. 

Le regard de l'autre

Le regard de l'autre est un vrai problématique sur lequel je travaille dessus en ce moment. J'ai une peur du regard de l'autre constante ce qui provoque beaucoup de stress, une volonté d'être parfaite, exigence envers moi-même...

Cette problématique est difficile à travailler, car elle vient de traumatismes de ma petite enfance. Depuis toujours, j'ai été éduquée pour être la petite fille parfaite et en mettre plein les yeux aux autres adultes. J'avais l'impression d'être une bête de foire qui attend son tour pour être jugé pour son plus beau plumage. Tous mes gestes et mes paroles étaient étudiés et évalués. Je devais paraître mature pour mon âge et ne faire aucun faux pas sinon la sanction était sévère de la part de mes géniteurs.

À cause de toute cette éducation, aujourd'hui, je suis très exigeante envers moi-même et je cherche la perfection, mais cela est impossible. J'ai donc déjà un regard négatif sur moi-même. Mon raisonnement me dit que si moi-même, je ne me conviens pas, c'est encore pire pour les autres. Je me sens alors observée, critiquée, à devoir me justifier pour tout et n'importe quoi, etc. J'en ai peur pour la sphère privée, mais surtout professionnelle.

 

Sur le plan professionnel, je me dois d'être parfaite et ne pas faire d'erreurs. Et comme cela est impossible, quand ça m'arrive, je le vis très mal et je ressens beaucoup de honte et de culpabilité d'avoir échoué. J'essaye alors de me dire que c'est en échouant qu'on progresse, mais c'est encore une croyance qui est pour moi, plus facile à dire qu'à faire.

De plus, le regarde que mes collègues de travail me portent est tout aussi important que la peur de l'échec. Je ne veux pas avoir une mauvaise image de moi dans ce cadre-là. Je fuis donc la confrontation et le conflit. D'ailleurs, en ce moment, ma plus grande peur est de savoir ce que pensent mes collègues et ma cheffe de service de cette longue absence. Je ne veux pas que mon arrêt altère avec mon travail. Je suis deux personne différentes au travail et dans ma vie privée et j'ai toujours réussi à faire la part des choses donc le risque qu'il y a est que les personnes ne me pensent plus capable de bien travailler, car j'ai été hospitalisée.

Je sais bien que ce sont des croyances que mon cerveau se crée tout seul, mais en attendant, je ne peux pas faire autrement.

 

J'ai réalisé une œuvre sur le thème en atelier dessin où j'ai fait du collage avec différents pavés de couleurs qui représentent mes différentes émotions et par-dessus un grand œil qui représente le regard de l'autre. Tout autour, j'y ai inséré des mots qui définissent un peu mon état par rapport à ce regard sur mes émotions.

 

Finalement, je pense avoir peur qu'on identifie seulement par mon trouble. Ce qui est assez drôle puisque moi-même, j'ai du mal à ne pas le faire. 

Le sommeil

J'ai toujours été une grande dormeuse, mais depuis que je suis tombée en dépression avec mes phases down et up de mon trouble cela s'est accentué. Effectivement, dès que je suis en phase down et que je ne vais pas bien, j'ai tendance à dormir beaucoup plus. Je dors dans la journée dès que je n'ai rien à faire et le soir, je n'ai aucun souci à me rendormir et à faire ma nuit. Je peux même faire des nuits de 10 h sans soucis. Quand je suis rentrée en hospitalisation à la clinique, le psychiatre m'explique que c'est une manière de fuir la douleur et la dépression. C'est-à-dire que je suis en pleine dépression quand je dors autant.

 

En ce moment, je ne me sens pas très bien et cela se prouve, car cela fait deux jours d'affilés que je dors toute la journée sauve pour mes activités avec la psychomotricienne. Je dors beaucoup pour palier le fait que je n'ai pas de visites. Le fait de ne pas en avoir est une vraie problématique, car j'angoisse d'être seule et le temps me paraît long. Du coup, si je dors alors que je n'ai pas de visites, le temps passera plus vite. Cependant, dormir à outrance n'est pas une solution, mais bien une fuite. Il faut que je trouve une solution pour faire face à cette problématique.

 

 

De plus, ce qui va avec sommeil est le mot rêve et pour ma part cauchemars. Effectivement, à chaque fois que je me souviens de mes rêves, c'est parce que c'est un cauchemar. Les cauchemars sont tous à peu près les mêmes. Le fond est le même, mais la forme diffère. Cela m'empêche comme pour tous, d'avoir une bonne nuit réparatrice. En plus, ces cauchemars me font angoissée dans mon sommeil, je fais dons des crises de panique dans la nuit. Je transpire, je parle, je tremble, etc. C'est d'ailleurs très ennuyant pour mon copain qui dort à côté de moi. Je peux très bien faire une crise de panique commençant dans mon réveil puis je suis réveillée et je continue ma crise sauf que je n'ai aucun souvenir de ce moment, car je suis encore dans un état de subconscient. Après plusieurs instants, je reprends conscience et me demande ce qu'il se passe. Je me réveille entièrement en sanglot avec des tremblements et je ne comprends pas. Cela fait un moment que les crises de paniques dans mon sommeil ne se réalisent plus, mais j'en ai beaucoup fait à une période et en fonction du moment de l'année, je suis plus sujette à en faire.

 

En ce moment, j'ai un traitement pour le sommeil donc ça va beaucoup mieux et j'ai moins peur de m'endormir, car c'est un anxiolytique. 

Deux pour le prix d'une

Ce titre peut paraître très abstrait et pourtant, c'est exactement ce qu'il se passe dans mon corps. Je peux imager cela par le petit ange et démon qu'il y a au-dessus de nos épaules sauf que là, ils sont dans ma tête.
Ma première personne est tout à fait normale et très rationnelle. On peut dire que c'est le mois lambda qui agit de manière sensée et cohérente (mon ange). Et la deuxième personne est la représentation de mon trouble avec mes traumatismes qui se sont tous regroupés en une seule personne. Le problème de cette personne, c'est qu'elle a tendance à prendre le lead sur l'autre. En conséquence, j'ai beaucoup de réactions liées à mes traumatismes et je n'agis pas de façon rationnelle.


Le plus flagrant, c'est lors d'une crise ou quand je déborde au niveau de mes émotions. Tout cela est dû à mon moi borderline, mais pourtant, j'ai mon deuxième moi qui un petit peu présent et essaye de ma rationner. Cependant, cette voix n'est pas assez puissante. Donc je prends conscience que je réagis de manière démesurée, mais je ne peux rien y faire et cela engendre encore plus ma crise. Un peu comme un serpent qui se mord la queue. C'est vraiment difficile de vivre avec. J'ai l'impression d'être scindée en deux personnes et la sensation est vraiment désagréable, car en plus, je ne peux rien y faire pour changer cela. Je ne sais même pas si mes traitements m'aident contre cela.

En parlant traitement, une chose est sûre est que je ne suis toujours pas stable et que je ressens beaucoup trop la dépression. Je suis en plein e phase down et c'est tellement fatigant d'essayer de se battre contre soi-même. Oui, car ces deux personnages se battent constamment en moi ce qui me fatigue énormément.
J'aimerais juste que ça s'arrête et que mon cerveau puisse se reposer un peu. 

Le lâcher prise

Certains parle de lâcher de contrôle, mais finalement, c'est la même chose. Ce sujet m'est à cœur, car c'est une des problématiques les plus importantes en ce moment. Le problème n'étonnera personne : j'ai peur de lâcher prise. J'ai peur que si je lâche, je tombe si profond que je ne sache plus me relever. De plus, cela veut dire aller vers l'inconnu et l'inconnu fait peur.

Pour imager un petit la chose : si je lâche prise c'est comme si je coupais mes fils de sécurité qui me retiennent. C'est comme si je sortais de ma zone de confort. Et il est vraiment difficile de sortir de cette zone de confort. Je suis tellement incapable de lâcher que même le fait de crier, je n'y arrive pas. Pourtant, j'ai tant de colère en moi que j'aimerais faire sortir, mais je n'y arrive pas à cause de ce foutu lâcher pris. Je pense qu'il y a de la confiance en moi qui manque et qui me fait défaut. Et puis il y a aussi le regard de l'autre (on y revient toujours.) qui me bloque. J'essaye de travailler sur moi pour y arriver.

 

J'ai réussi une fois à lâcher prise. C'était pendant un séminaire thérapeutique sur l'art-thérapie. L'ambiance et les gens m'ont donné suffisamment de force pour réussir. C'était une expérience formidable, mais le contexte était sécurisant et sécurisé. Malheureusement, je n'ai pas réussi à retrouver ce même contexte pour renouveler l'expérience. On continue à travailler dessus avec mon art thérapeute, car c'est un blocage qui pourrait résoudre beaucoup de problématiques comme le regarde de l'autre, la confiance en moi ou encore décharger la colère que j'accumule depuis toutes ces années.

 

Je ne perds pas espoir, je me dis que quand il sera temps de réussir à lâcher, je le ferais et ça me fera le plus grand bien.

Mes émotions

Comme je l'ai déjà expliqué, je perçois mes émotions avec une intensité bien plus supérieure que celle des autres. Cela signifie que je vais être beaucoup plus triste ou en colère que quelqu'un d'autre pour la même raison. Ceci est aussi un paradoxe avec le fait que j'ai un sentiment de vide constant. Bien souvent, par rapport à ses émotions, je me contiens pour ne pas que ça déborde, mais bien évidemment par la suite, j'explose en crise car le trop-plein apparaît (une de mes phobies). Je n'ai pas encore trouvé de solution. Avec mon art thérapeute, on travaille sur le fait d’accueillir les émotions telles qu'elles viennent et ensuite réfléchir à ce qu'elles veulent me dire. Chaque émotion a un message à me délivrer. Il faut que j'arrive à prendre du recul sur chacune d'elles afin de savoir ce qu'elle veut me dire, mais c'est un exercice bien difficile, car cela voudrait dire de les laisser s'exprimer entièrement même si elles débordent. Je suis encore à travailler dessus.

Pour certains fans de Disney, vous comprendrez mieux si je fais référence au film Vice et Versa. Dans ma tête, c'est exactement ça, mais mes émotions sont beaucoup plus fortes et grandes et surtout in maîtrisables. A cause de mes traumatismes, beaucoup d'émotions se manifestent de façon très forte comme si elles avaient peur que je ne l'entende pas (sûrement, parce que je ne les ai pas écoutées étant plus petite) et pour de toutes petites choses comme si elles n'avaient pas de grille d'intensité des émotions. Cette grille ressemblerait à un tableau où pour chaque situation il y a une intensité d'émotions qui va avec. Par exemple, une personne qui est en colère parce qu'elle n'a pas réussi un dessin, elle sera un peu en colère, mais moi, je le serais beaucoup, car ma grille est démesurée.

 

C'est assez épuisant de les vivre aussi intensément les émotions. Les traitements que je prends me permettent de diminuer l'intensité de mes émotions. J'aimerais réussir à le faire seule, mais je n'en suis pas capable, car c'est la problématique même de mon trouble de la personnalité. Cette problématique est en lien avec l'article que j'ai rédigé sur l'hypersensibilité si vous n'avez pas eu l'occasion de le lire également.

La mort

Aujourd'hui, je veux parler d'un sujet très tabou mais très important : ma vision de la mort.

Quand j'étais petite, je n'avais pas peur de la mort au contraire, je voulais y accéder le plus rapidement possible. Je vous explique pourquoi. J'ai été éduqué avec des dogmes religieux/sectaires disant que ma mort est comme un sommeil profond et qu'on sera obligatoirement ressuscité par Jésus même si on est méchant ou qu'on n'a pas toujours fait les bonnes choses. À partir de cela, étant petite, j'ai eu la réflexion de mourir rapidement comme cela, je n'ai pas besoin de souffrir et je me réveillerai tranquillement quand il sera temps.

 

Bien évidemment, en grandissant, je me suis rendu compte de la connerie de la chose. Et j'ai commencé à avoir peur de la mort, car c'est une part d'inconnu. Finalement, l'hypothèse qui irait avec mes croyances est la réincarnation. Mais je ne suis pas sûre d'y croire réellement.

 

Aujourd'hui, les seules fois où je parle de mort, c'est pour me faire du bien, c'est-à-dire que j'arrête d'avoir mal, car je pense vraiment que c'est soit un sommeil soit une réincarnation, mais je ne crois pas en un paradis ou en un enfer. Il y a quelque temps, j'ai fait une tentative de suicide. La raison ? Arrêter de souffrir et de faire souffrir mon entourage. J'avais tellement mal à l'intérieur de moi, dans mon esprit que j'avais besoin de sentir mon corps avoir mal et que cela se finisse. C'est la première fois que je passe à l'acte malgré les nombreuses pensées suicidaires que j'ai pu avoir au cours des années précédentes. Qu'est-ce qui a été différent des dernières fois ? L'intensité de la crise, un épuisement moral ? Ne plus avoir peur de la mort ?

 

Effectivement, quand je pensais à la mort lors de mes pensées suicidaires, je n'ai jamais eu le courage de le faire. Mais cette dernière fois, c'étaient différents car il y a eu trop d'accumulations, trop de retenue par rapport aux crises et trop de mal-être. Il fallait faire quelque chose pour faire taire ces voix dans ma tête qui étaient insupportables et qui me dénigraient. Et quand j'ai compris que ces voix, c'était moi, j'ai vrillé et j'ai failli faire l'irréparable.

 

Aujourd'hui, je suis en meilleure posture. Mes idées sont moins suicidaires même si je sais qu'elles ne sont pas très loin et qu'à chaque crise elles peuvent réapparaître. Je me bats contre mon trouble, mais contre la mort également.   

Le trop plein

J'ai réalisé un article sur le vide voici celui du trop-plein.

 

Je vous expliquais de différentes manières que je suis un paradoxe à moi toute seule. Et encore une fois cela se voit dans le vide/ trop-plein.

 

Je peux autant ressentir une immense sensation de vide puis je vais exploser d'un trop-plein d'émotions. Effectivement, comme déjà expliqué, je ressens les émotions bien trop fortes. Je peux donc exploser en crise. Comment cela se traduit. Je me contiens le plus possible pour ne pas embêter le monde avec mes ressentis. J'essaye de les cacher, mais cela ne sert à rien, car ce n'est que repousser le moment fatidique. Et j'accumule les émotions fortes un peu comme un palier que je franchis petit à petit et d'un coup, je tombe, car j'explose et je reviens à ce vide instantané. Il est assez difficile à expliquer exactement ce qui se passe dans ma tête car moi-même, je suis encore en train d'essayer de connaître mon fonctionnement.

 

Une chose est sûre, c'est que j'explose très rapidement, car mes émotions sont vécus plus fortes que pour les autres et une fois explosé, je ne me sens pas mieux, car un grand vide m'emporte.

 

Finalement, quand est-ce que je vais bien ? Dans mes moments up où je reçois des émotions positives. Mais elles ne durent jamais très longtemps. En ce moment, je suis plus en down qu'en up. Mais c'est le jeu de la vie et de mon trouble.

Le départ

Le départ est un sujet auquel je suis très sensible. À chaque fois qu'il y a quelqu'un qui part ou qui va faire quelque chose sans moi, il est très difficile de me gérer et je pars presque systématiquement en crise. Cela est dû à ma dépendance affective. C'est synonyme de séparation et cela me renvoie à ma séparation brutale avec mes parents et tout le reste de ma famille. Lorsque que quelqu'un de mon entourage part sans moi avec ou sans autre personne, je suis très jalouse et/ou très triste. Je me mets dans un état d'ébullition et d'énervement, car ils sont en capacité de vivre sans moi alors que pour ma part, ce n'est pas le cas. C'est vraiment pénible pour mon entourage et pour moi également. J'aimerais tellement réagir différemment, mais cela m'est tellement insupportable que je réagis sur l'impulsivité avec colère. Cela engendre des disputes et met en péril mes relations avec la personne. Heureusement que mes proches me connaissent et savent comment je fonctionne, car sinon, cela ferait bien longtemps que je n'aurais plus d'amis. Cependant, j'essaye tout de même de mettre en péril notre relation en les poussant dans leurs limites afin qu'ils ne restent plus avec moi. Cela est un type de crise que je fais régulièrement.

D'ailleurs, j'en ai fait une il y a quelques jours à ma meilleure amie. Pour ma part, beaucoup de pleurs et de déception envers moi-même. Je ne savais pas comment réagir autrement que comme expliqué ci-dessus.

En en parlant avec mes amis, ils m'ont donné une idée de moyens à mettre en place : l'écriture. Mais cette fois-ci, il faut que j'écrive au début de ma crise et non après. En écrivant tout ce que j'ai sur le cœur cela va déjà me libérer. Puis une fois cela fait, je récupère seulement les mots justes pour le dire à la personne en question. Je pense que c'est une bonne astuce. À voir, maintenant, si j'arrive à faire face à cette impulsivité pour pouvoir écrire avant de crier. 

L'addiction au tabac

Mon addiction a varié tout au long des années.

J'ai commencé à fumer en dernière année de collège lors d'un voyage en Italie. J'avais une copine qui piquait déjà des cigarettes à sa mère et qui m'a entraîné dans la clope. En Italie, les tabacs ne sont pas très regardants sur l'âge des clients. Il était donc facile de s'en procurer et c'étaient principalement les garçons qui allaient en acheter. Le soir, après le couvre-feu, on se rejoignait dans une chambre avec fenêtre, et on fumait nos clopes. Après le voyage, on a pris l'habitude avec ma copine de se fumer la clope le vendredi après-midi après les cours. Et l'engrenage a commencé ainsi.

Arrivé au Lycée, beaucoup de personnes fumaient et comme mes amis étaient plus âgés que moi, il me passait des cigarettes durant l'inter-classe. J'ai eu plusieurs voyages en Italie ce qui ne m'a pas incité à arrêter bien au contraire. Je fumais durant le lycée et pendant le week-end et les vacances, je ne fumais pas, car j'étais à la maison avec mes parents. Sachant que dans le style de vie que j'avais à la maison, la cigarette et les copains/copines de l'école étaient interdits. J'ai commencé à vivre une double vie comme ça. Une fois parti de chez moi, j'ai continué à fumer, mais je n'avais plus besoin de me cacher. J'ai donc commencé à fumer bien plus que d'habitude. Il m'est arrivé de fumer un paquet par jour puis je diminuais en ne fumant qu'en soirée, puis j'ai augmenté de nouveau, etc.

 

Je fume principalement quand je n'ai rien à faire, que je m'ennuie ou en soirée avec d'autres fumeurs. Aujourd'hui, j'essaye de diminuer voire d'arrêter. Pour cela, j'ai pris une cigarette électronique. Effectivement, ça me permet de diminuer les cigarettes, mais à les éliminer.

De plus, lorsque je me suis faite hospitalisée, j'ai repris la cigarette à un rythme trop important. Effectivement, il n'y avait jamais rien d'autre à faire que de fumer. À la fin de mon hospitalisation, je me suis réduite à 5 cigarettes par jour afin de commencer à diminuer pour me préparer à ne plus fumer une fois de retour à la maison.

 

Je suis donc une fumeuse d'occasion, mais également de stress. Je pense que tant que je ne me sentirais pas bien à 100 %, je ne pourrais pas arrêter la cigarette. Je pense que ça vient aussi pour combler ma dépendance affective. Une fois que tous ces problèmes iront mieux je pourrais envisager d'arrêter ou bien le jour où j'aurais un projet bébé (ce qui n'est pas encore le cas).

De plus, les addictions vont de pair avec les troubles psychiques ce qui ne m'aide pas non plus. 

La séparation

Il y a peu, j'ai vécu une séparation avec mon copain. C'était très difficile, car je ne m'y attendais pas. Cela a été un grand choc émotionnel. Pour moi, cet homme était l'homme de ma vie et le futur père de mes enfants. Mais l'univers en a décidé autrement. Mon trouble fait que je perçoit les émotions beaucoup plus fortes. Et pour le coup, cette émotion de tristesse m'a tellement envahie que je ne savais plus quoi faire pour ne plus avoir mal dans mon cœur. J'ai tenté d'en finir, mais j'ai été surveillé de près afin que ça ne se produisent pas notamment par ma meilleure amie chez qui j'ai vécu un petit moment.

Cette séparation est encore une épreuve pour mon trouble. Grâce à mon entourage, j'ai pu aller de l'avant et me faire une raison.

Je repars seule et en phase avec moi-même. Je dois me faire à l'idée de vivre seule avec moi-même pour avancer sur mes traumas et aller mieux sans personne.

Il est temps pour moi de me confronter à moi-même et d'avancer seule. Une fois que j'aurais réussi cela, je pourrais envisager de construire ma vie avec quelqu'un.

Je ne suis pas fermée pour rencontrer quelqu'un de bien, mais je dois d'abord penser à moi et donc prendre mon temps avant de m'engager. J'ai besoin de vivre seule. 

Traitement

Cela fait maintenant 8 mois que je suis en arrêt-maladie à la suite de mon hospitalisation. Je ne peux pas reprendre à cause d'un traitement qui ne me permet pas de conduire. Ces derniers temps, j'ai diminué jusqu'à enlever le médicament qui m'empêche de conduire. Je vais bientôt voir ma psychiatre afin d'avoir une nouvelle ordonnance et pouvoir aller voir la médecine du travail afin de recommencer à travailler. J'espère que cela va pouvoir se faire rapidement. Je rêve de pouvoir retravailler et avoir un rythme autre que celui de dormir toute la journée et attendre le prochain jour.

Même si je reprendrais en mi-temps, ça sera déjà mieux que rien. 

Le bilan de mes 25 ans

Ça y est, j'ai eu 25 ans, et même si c'est encore jeune, c'est un cap à passer. J'ai donc fait un bilan de ma vie jusqu'à mes 25 ans.
Au départ, il n'était pas vraiment glorieux. Je repensais à toutes ces années où je servais une cause qui n'était pas la mienne et j'étais une personne autre que moi. J'ai effectivement passé une bonne partie de ma vie à vivre pour les autres et non pour moi. J'ai commencé à me libérer à mes 17 ans et malgré cette libération, les temps étaient durs : placée en famille d'accueil, bac à avoir, vivre seule sans un sou, réussir mes études sup, vivre accrocher à des relations amoureuses, harcèlement, découvert d'un trouble, hospitalisation en psychiatrie, cycle de dépression, ruptures…
Je me suis rendu compte que j'ai été plus dans le mal que dans le bien. J'arrive à cet âge avec très peu d'amis voire presque pas et ne sait pas sur qui compter pour aller mieux, car je suis anxiogène pour tout mon entourage. Ce bilan m'a fait beaucoup souffrir et j'en ai même parlé en thérapie. Bien évidemment, on me rassure sur le fait que je ne suis qu'au début de ma vie et que j'ai le temps de m'améliorer et d'évoluer. Il est quand même très dur de s'apercevoir que tous mes efforts peuvent être effacés par des périodes difficiles d'auto-s abotages.
Quand j'ai voulu organiser une soirée pour cet anniversaire particulier, je me suis rendu compte que je n'avais personne à inviter ou alors ils sont trop loin de moi.

Puis avec mon Art thérapeute, j'ai essayé de voir le positif. J'ai 25 ans et j'ai plusieurs diplômes que je dois qu'à moi-même, je fais un travail qui me passionne et dont je suis engagée. Même si j'ai eu des périodes difficiles, j'ai toujours réussi à rebondir. J'ai réussi à m'écouter et à me faire hospitaliser pour mon bien. Aujourd'hui, je vis seule et j'arrive plus ou moins à apprécier ces temps avec moi-même. Je n'ai pas beaucoup d'amis, mais ceux qui sont là, le seront toujours. Et pour finir, je continue à me battre pour aller mieux et continue mes suivis thérapeutiques pour ma construction et mon bien-être.

Je remercie toutes personnes qui m'ont aidé à voir ce positif, car seule, je n'y serais pas arrivée. Finalement, en 25 ans, il s'est passé énormément de choses dans ma vie qu'elle soit bonne ou mauvaise, mais je continue à vouloir aller de l'avant.

Qui je suis? 

Je me pose cette question déjà depuis plusieurs mois. Après ma séparation, je suis revenue habitée seule et j'ai eu beaucoup de temps seul avec moi. C'est dans ces moments qu'on se pose de multiples questions sur soi et que l'on se remet en question. C'est d'ailleurs un sujet qu'avec mon art-thérapeute, on a commencé à travailler.
J'ai toujours vécu en faisant les choses pour les autres et en étant ce qu'on voulait que je sois. À cause de cela, je n'ai pas appris à me connaître. C'est d'ailleurs en partie à cause de cela que je suis devenue borderline. Ma personnalité peut être noire ou blanche mais très peu grise. Sachant que ma personnalité dépend d'un trouble, il est encore plus difficile de savoir ce que je suis. De plus, j'ai l'impression que la petite fille et l'adulte ne sont plus les mêmes personnes. De mes souvenirs, j'étais une fillette calme et qui avait peur des adultes. J'étais assez introvertie et discrète. Or aujourd'hui, je peux avoir certains de ces caractéristiques comme je peux être une adulte avec un fort caractère qui déteste l'injustice et qui parle fort. Dans toutes ces idées, il est difficile de faire du tri. J'ai également parfois l'impression d'être tiraillé par plusieurs personnalités et je ne sais pas ce qui est vrai ou faux.

Sur ce sujet, j'ai participé à un séminaire de plusieurs jours avec mon art thérapeute et d'autres professionnelles. Ce que j'ai appris est que je ne me connais pas et que cette image que j'ai de moi me dégoûte au point que je n'arrive pas à me regarder en photo. Pourtant, je suis partie du séminaire en me disant qu'il fallait que je sois patiente et qu'un jour, j'aurais la réponse à mes questions. J'ai également appris que malgré tout, je suis une personne avec de la volonté et que celle-ci me permettra d'être forte jusqu'à ce que je sache qui je suis.

Afin de mieux comprendre le processus, j'écrirais une rubrique détaillant, le séminaire et mes réactions.

Pour conclure, je ne sais toujours pas qui je suis si ce n'est que je suis une jeune femme indépendante, déterminée, pleine de bonne volonté, mais aussi blessée et détruite qui doit vivre avec un trouble de la personnalité. En fonction des jours, je suis plus ou moins confiante sur l'avenir, mais dans tous les cas, j'espère tellement m'en sortir et devenir quelqu'un de stable.
Je me pose cette question déjà depuis plusieurs mois. Après ma séparation, je suis revenue habitée seule et j'ai eu beaucoup de temps seul avec moi. C'est dans ces moments qu'on se pose de multiples questions sur soi et que l'on se remet en question. C'est d'ailleurs un sujet qu'avec mon art-thérapeute, on a commencé à travailler.
J'ai toujours vécu en faisant les choses pour les autres et en étant ce qu'on voulait que je sois. À cause de cela, je n'ai pas appris à me connaître. C'est d'ailleurs en partie à cause de cela que je suis devenue borderline. Ma personnalité peut être noire ou blanche mais très peu grise. Sachant que ma personnalité dépend d'un trouble, il est encore plus difficile de savoir ce que je suis. De plus, j'ai l'impression que la petite fille et l'adulte ne sont plus les mêmes personnes. De mes souvenirs, j'étais une fillette calme et qui avait peur des adultes. J'étais assez introvertie et discrète. Or aujourd'hui, je peux avoir certains de ces caractéristiques comme je peux être une adulte avec un fort caractère qui déteste l'injustice et qui parle fort. Dans toutes ces idées, il est difficile de faire du tri. J'ai également parfois l'impression d'être tiraillé par plusieurs personnalités et je ne sais pas ce qui est vrai ou faux.

Sur ce sujet, j'ai participé à un séminaire de plusieurs jours avec mon art thérapeute et d'autres professionnelles. Ce que j'ai appris est que je ne me connais pas et que cette image que j'ai de moi me dégoûte au point que je n'arrive pas à me regarder en photo. Pourtant, je suis partie du séminaire en me disant qu'il fallait que je sois patiente et qu'un jour, j'aurais la réponse à mes questions. J'ai également appris que malgré tout, je suis une personne avec de la volonté et que celle-ci me permettra d'être forte jusqu'à ce que je sache qui je suis.

Afin de mieux comprendre le processus, j'écrirais une rubrique détaillant, le séminaire et mes réactions.

Pour conclure, je ne sais toujours pas qui je suis si ce n'est que je suis une jeune femme indépendante, déterminée, pleine de bonnes volontés, mais aussi blessée et détruite qui doit vivre avec un trouble de la personnalité. En fonction des jours, je suis plus ou moins confiante sur l'avenir, mais dans tous les cas, j'espère tellement m'en sortir et devenir quelqu'un de stable.